En 1944, Théodore conçoit le décor et les costumes pour Petrouchka, une pièce de son père jouée au Stadttheater de Zurich. Ce spectacle, monté à Paris en 1911 (avec Nijinski dans le rôle-titre), raconte une fête de Mardi gras et met en scène trois marionnettes. Voici le décor planté par Théodore trente ans plus tard : une place foraine aux abords d’une ville ; moins un trompe l’œil qu’un trompe-l’esprit, une expression de Cocteau qu’il revendique en matière de décor. Philippe Kaenel

«Un festin dans une salle brillamment éclairée», voici comment Lubicz-Milosz décrit la fête de Don Miguel en vue de la production de Miguel Mañara au Grand Théâtre de Genève. Strawinsky propose pour cette pièce issue du répertoire catho-lique (il s'est converti en 1940) et jouée par les Compagnons de Roman-die un décor fastueux, baroque, coloré, «anec-dotique» : très éloigné des pratiques du théâtre moderne promues, à Genève et en Europe, par un Adolphe Appia. Philippe Kaenel